Une gifle n’a jamais tué personne… vraiment ?

Qui n’a jamais entendu qu’une gifle n’avait jamais tué personne ? Ou bien que la personne défendant cette affirmation l’applique à elle-même de la sorte : « ça m’a servi, mes parents avaient bien raison de m’en coller une quand j’étais insupportable. »

Combien de personnes tiennent ce discours ? Et qui ? Et Pourquoi ?

Cet article du Figaro nous indique, avec le sondage IFOP qui y est joint, que 70% des 1050 personnes interrogées étaient contre l’interdiction de la fessée en 2015. Les commentaires sont, comme à l’habitude sur des sites de journaux, assez intéressants. Ce serait surtout des électeurs d’extrême droite et des hommes qui se montraient alors contre la loi proposée.

« Je suis un Adolescent de 17 Ans et j’ai déja reçu des bonnes féssés
avec une louche sur les fesses ou avec un martinet sur le bas des fesses,je reconnait que j’avait quand-mème déconné et avoir fait des méga caprices ou quelques betises..
Sur les fesses, il n’y a que de la chaire, ça pique sur le moment mais c’est tout, sans plus,et je n’est JAMAIS considéré cet acte comme un mauvais traitement,il faut pas éxagerer. Depuis, je suis plus gentil avec ma maman et je lui remercie de m’avoir corrigé ainsi, ça ma permI d’etre un gentil garcon bien élevé et respectueux envers autrui.
 »

– Le gamin 17

Cette personne remercie sa mère de l’avoir frappée à coup de louche et fouetté avec un martinet, affirmant que c’était une nécessité de recevoir un tel traitement à cause de son comportement à lui. Cela illustre parfaitement mon propos de départ et donne un argument à ceux qui disent qu’on les « remerciera plus tard ».

« J’ai 18 ans et si je ne suis pas un délinquant aujourd’hui c’est parce que j’ai pris des baffes. »

– Toni l’anonyme

« J’ai 68 ans et j’ai été élevé avec fessées et gifles quand je le méritais. Méthode que j’ai également appliquée à mes enfants. La punition corporelle quand elle est donnée à bon escient et sans excès est une réponse éducative efficace qui a largement fait ses preuves…!!! »

– Michel Harmand

Il y en a bien d’autres dans la même logique, mais on retrouve un autre type d’argument au travers des commentaires.

« l’état devrait se concentrer sur des problèmes beaucoup plus graves, et sur des situations dramatiques qui existent dans ce pays, plutôt que de se méler de ce que chaque famille donne à l’éducation de leurs enfants, honte à eux. »

– cloclo85

Cet autre commentaire aborde la critique de l’interdiction de la fessée sous un autre angle, celui du « laissez-moi faire ce que je veux chez moi. » C’est un autre argument souvent mis en avant, celui de la façon d’éduquer ses propres enfants, de la culture et du mode de vie général. Cela illustre un autre problème, celui bien réel et indépendant de toute morale, un enfant battu dans son foyer se retrouvera sans aucun doute dans la même société que les autres. Ce qui se passe chez lui durant son développement n’est donc pas à prendre à la légère et n’appartient pas uniquement aux parents et à la famille de l’enfant.

« Chaque parents est responsable de l’éducation de ses enfants jusqu’à leur majorité, l’état se mêle de tout et plus rien ne va. »

– gust901

« Que l’on laisse les Parents éduquer leurs Enfants comme il se doigts….[….]….Il y a Urgent à s’occuper….(!)….X2 »

– X2MALTE

« De quoi il se mêle encore une fois de plus ce gouvernement qui nous conduit droit dans le mur…. »

– emiss

« Décidément nous perdons petit à petit tout notre bons sens.
Parité homme femmes obligatoire aux départementales, féssée réprimée etc etc etc etc…
 »

– viti34

Je ne vais pas citer plus de commentaires, tant tous ces commentaires sont très inquiétants et révélateurs des croyances populaires qui sont liées aux violences éducatives ordinaires.

Quel est le problème ?

Il n’est pas question ici de culpabiliser ou d’enfoncer les gens à qui il a pu arriver de gifler de colère et de détresse un enfant, puisqu’il est compréhensible que dans certains contextes les gens perdent le contrôle de leurs émotions, peu importe ce qu’on peut en penser moralement. L’épuisement parental existe et explique nombre de situations malheureuses, notamment une multiplication par un facteur 10 du risque de maltraitances par un parent en situation d’épuisement mental et physique.1 Il est plutôt question ici de l’autojustification quant à ces comportements violents envers des enfants qui ne peuvent se défendre et dont l’avenir se voit perturbé par ces violences. Perdre le contrôle et l’admettre est une chose, mais le perdre et ne pas l’admettre, ou ne même pas le perdre et se comporter ainsi comme étant sûr de la méthode “éducative” utilisée, cela soulève certains problèmes qui ne concerne pas que le cercle familial.

Voici une liste non exhaustive des conséquences possibles liées à des violences physiques d’un adulte envers un enfant :

  • Coups à la tête : hématomes exigeant l’intervention d’un chirurgien afin de prévenir le décès, commotion cérébrale, contusions cérébrales, encéphalite traumatique, fracture du crâne, oreille en chou-fleur, hémorragie de la rétine, maladie de Pick, risque d’AVC accru.
  • Secousses : lésion du rachis cervical et de la moelle, fractures par tassement des vertèbres.
  • Coups à l’estomac et au ventre : contusions pulmonaires, collapsus pulmonaire, fractures multiples des côtes, choc hémorragique pouvant entraîner la mort en quelques minutes, déchirure du foie, éclatement de la rate, rupture de l’estomac ou de l’intestin, hématome duodénal, pancréatite, hématome à la vessie.
  • Raclées ou fessées : fracture des os, muscles froissés, subluxation de la tête radiale, contusion du coccyx, fracture du sacrum, lésions au nerf sciatique, paralysie des jambes, lésions aux organes génitaux, sexualité perturbée à l’âge adulte.

Bien entendu, tout ceci ne se limite pas qu’à la fessée. Ce sont parfois des coups de poings ou des coups de pieds, mais la violence verbale et psychologique peut faire autant de dégât, voire plus. Tout cela peut traumatiser l’enfant sur le très long terme2, l’empêcher de gérer ses émotions au quotidien3 et d’avoir une vie stable4. Mais cela augmente aussi le risque d’addictions5, le risque de reproduire le même type de comportements6, de développer une maladie mentale à cause d’un trop grand stress quotidien7 et donc de tomber malade à cause de ce même stress8, cela augmente le risque de délinquance et de criminalité9, des difficultés de mémoire et d’attention sont aussi à noter10 ainsi qu’une mauvaise réponse au stress de manière générale11… Il y a bien d’autres aspects de la vie qui sont impactés, comme la pérennisation des symptômes de TDAH dans la famille12, mais il semblerait que nous ayons trouvé la formule magique pour fabriquer des citoyens déséquilibrés, dangereux pour eux-mêmes et pour la société, et celle-ci a malgré tout tendance à en blâmer beaucoup pour ce qu’ils sont, alors que ça ne dépend en aucun cas d’eux, pas plus que gagner au loto ne dépend de moi, d’ailleurs.

Cela fait pourtant de nombreuses années que l’on connaît une myriade de problèmes liés à l’adversité vécue dans l’enfance, qu’elle soit provoquée par le milieu familial ou le milieu scolaire. Le cerveau humain a une période étendue de développement après la naissance, jusqu’aux environs de 25 ans, et il s’adapte et évolue en fonction de son environnement bien qu’il ait des bases génétiques immuables. Des évènements vécus dans l’enfance modulent le cerveau afin qu’il se prépare aux futurs évènements négatifs qui peuvent pourtant ne jamais se reproduire13, causant une régulation des affects et des processus physiologiques visant à contrer les potentiels évènements négatifs. Cela déstabilise les systèmes autonomes, immunitaires et endocriniens, accélérant le vieillissement et l’entrée dans la maladie14.

Une déstabilisation de l’équilibre physiologique prolongé mène à des changements structurels dans des régions clé du système qui régule l’équilibre physiologique :

  • L’hippocampe : volume réduit, parce que les dendrites des neurones rétrécissent et perdent leurs épines, signifiant qu’elles reçoivent moins d’information des autres neurones et de ce fait le cerveau est moins capable d’apprendre, menant à des résultats scolaires moins bons, une moins bonne mémoire, etc15.
  • Le cortex préfrontal médian : perte de volume de matière grise16.
  • Le cortex cingulaire antérieur : volume de matière grise diminué et raccourcissement des dendrites des neurones des couches 2 et 317.
  • Le cortex orbitofrontal latéral : des études montrent une réduction du volume de matière grise mais d’autres montrent une expansion des dendrites dans les couches 2 et 3.
  • L’insula antérieure : moins de volume de matière grise.
  • L’amygdale : croissance des dendrites, qui augmente l’activité de l’amygdale.

L’imagerie cérébrale nous apprend donc depuis quelques années les dégâts causés par la violence physique et psychologique18, le cerveau ne faisant pas tellement la différence entre les deux. Pour avoir un regard plus global sur le sujet, nous pouvons considérer les études portant sur le rôle du stress dans le développement de la dépression et de l’anxiété chez les enfants ayant subi des maltraitances19, sur le statut socio-économique de l’enfant et l’impact sur le développement cérébral (nous pouvons d’ailleurs nous demander si c’est la pauvreté en elle-même où les violences associées qui sont en cause)20, sur l’effet du stress vécu dans l’enfance sur le comportement21. Mais il est aussi intéressant d’avoir un regard sur l’épigénétique22, et le rôle du sommeil23. C’est un problème complexe mais toutes les recherches pointent dans la même direction : faire subir du stress à son enfant n’est pas une bonne idée (bien entendu, toute source de stress n’est pas mauvaise, stresser un peu pour un examen, un oral, n’est pas du même ordre que stresser car on croit que l’on va prendre une rouste pour une raison inconnue).

Quelle est la position de ceux qui défendent l’utilisation des violences éducatives ordinaires ?

Voici une liste des principaux arguments mis en avant pour le maintien des violences « éducatives » qu’il est bon de connaître tant ils sont toujours largement partagés et défendus.

« Ça permet de marquer les limites. »

L’enfant retiendra les coups sans comprendre leur raison, la peur et le stress bloquant les facultés d’apprentissage. Ainsi, il n’apprend pas à respecter des limites ou des règles, mais plutôt à se soumettre à la force (ou à se révolter avec violence). Mais il apprend aussi tout naturellement à tricher et à mentir afin d’éviter les sanctions. L’apprentissage des règles de vie se fait davantage par imitation : un enfant que l’on tape apprend à taper et aura tendance à répéter ce geste en pensant que c’est une manière acceptable de résoudre les conflits. L’enfant n’apprendra pas à respecter les limites, mais à les transgresser lorsque l’adulte aura le dos tourné.

« C’est efficace. C’est du conditionnement tout ce qu’il y a de plus basique.  »

Le cerveau humain déclenche trois attitudes possibles en cas de stress intense : la fuite, l’attaque ou la sidération (le fight or flight). L’enfant ne pouvant pas fuir devant ses parents, les coups et les cris entraînent le plus clair du temps la sidération, provoquant la paralysie de l’enfant jusqu’à ce que les violences cessent. Le problème semble réglé sur le moment, mais cela n’a aucun effet positif à long terme. Au contraire, l’enfant emmagasine un sentiment d’injustice, de la rancœur, de la colère, dont il aura besoin de se décharger, le plus souvent en se retournant contre plus petit ou plus faible que lui, à l’école, ou même contre des animaux de compagnie. Il sera bel et bien conditionné, car comme tout un chacun dans un environnement déterminé qui influence au quotidien, mais le conditionnement par la violence n’engendre que des réactions négatives de l’organisme, sur le plan émotionnel, physique, psychologique, etc.

« Ça prépare à la vie. »

L’enfant est confronté dès sa naissance aux difficultés et à la frustration (attendre pour manger, ne pas pouvoir faire seul, etc.). Ajouter de la violence et de la frustration à des fins d’apprentissage est inutile. Cela risque même de lui faire perdre confiance en ses capacités de réussite. Au contraire, encourager l’enfant dans ses efforts, l’aider à exprimer ses émotions et ressentis sans les nier permet à l’enfant de construire une bonne estime de soi qui lui permettra plus tard de trouver les ressources nécessaires pour affronter les difficultés. De plus, après de nombreux échanges avec des personnes partageant leurs anecdotes, j’ai pu remarquer une prévalence apparemment assez grande de l’impuissance apprise, ce qui, tout le monde en conviendra, est loin de préparer correctement à la vie.

« Ça évite de faire des enfants-rois. »

On oppose souvent autoritarisme et laxisme. Pourtant, le laxisme est une autre forme de violence faite aux enfants. Laisser un enfant livré à ses débordements émotionnels, lui acheter tout ce qu’il désire pour éviter le conflit, ou encore ne pas lui faire voir que sa conduite est blessante pour autrui est une forme d’abandon qui peut effectivement brouiller les repères sociaux de l’enfant. Une éducation respectueuse est un engagement demandant beaucoup d’attention et d’implication de la part de l’adulte ; ce n’est en aucun cas du laxisme. Et il y a toutes les chances qu’un enfant respecté devienne au contraire un adulte respectueux des autres.

« C’est mon affaire, je fais ce que je veux. »

Il y a quelques décennies, on considérait aussi la violence faite aux femmes comme une affaire privée. Pourtant, contrairement aux femmes qui, face à la violence conjugale, ont la possibilité – même si c’est souvent difficile – de dire non et de menacer de partir ou de divorcer, voire de se défendre physiquement, les enfants n’ont aucune de ces alternatives. C’est donc à la société de poser un interdit très clair avant la première violence, si faible soit-elle. De plus, cet argument est révélateur de la confusion entre le droit à l’enfant et les droits de l’enfant. Un individu ne peut être la propriété d’un autre, en tout cas en France, et en faire “ce qu’on en veut” n’est pas acceptable, au regard de la loi et de la morale qui anime notre société.

« Parfois, on mérite de s’en prendre une. »

C’est une vision des choses, de la même manière que certains considèrent que des criminels méritent d’être punis, que des femmes infidèles méritent d’être lapidées, que des voleurs méritent de se faire couper les mains, que des parents méritent de perdre l’autorité parentale lorsqu’ils ont fauté, que les manifestants méritent d’être gazés, etc. Cette notion de “mérite” est bien trop vague et subjective pour constituer un argument, puisqu’un enfant, dans une famille prendrait une gifle pour un comportement particulier et que dans une autre famille, il faudrait pire ou moins grave pour la même gifle. De ce fait, le mérite ne peut être invoqué pour justifier une gifle (alors que l’épuisement parental, la fatigue etc, expliquent de tels comportements sans les rendre désirables ni acceptables, la nuance est importante et fondamentale).

« Une gifle n’a rien à voir avec une maltraitance. »

Après tout, effectivement, pourquoi faire un rapprochement entre une “simple gifle” et un passage à tabac pouvant entrainer la mort ? Déjà parce qu’une simple gifle peut provoquer des dégâts physiques et psychologiques, potentiellement irréversibles et graves. Certains se défendront en disant que leur gifle ne fait même pas mal, alors quel intérêt de la donner ? Si l’enfant se met à écouter si on lui touche simplement la joue, quel intérêt de le gifler ? Passons sur cette incohérence. Les violences physiques, aussi infimes soient-elles, se situent sur un continuum, c’est-à-dire qu’une gifle et qu’un passage à tabac sont deux degrés différents d’un même comportement. On peut m’opposer le fait que, dans ce cas, boire une bière et boire trois bouteilles de vodka c’est pareil et que suivant cette logique il faut interdire l’alcool. Et bien non, c’est là comparer deux choses qui n’ont pas grand chose à voir, puisque d’un côté quelqu’un consomme volontairement (sans parler d’addiction ou autre), et de l’autre quelqu’un prend des coups et aimerait bien ne pas les prendre. S’infliger à soi-même des violences n’a donc rien à voir avec le fait d’infliger à d’autres des violences, et c’est bien normal que ce soit ainsi, surtout sur le plan pénal.

« Nous sommes des mammifères, et quand on voit des chats s’occuper de leurs petits, ça paraît logique qu’on utilise la violence pour éduquer. »

Je ne suis pas certain que si on avait continué de vivre “comme tous les mammifères” on aurait une société aujourd’hui. C’est justement le fait d’écouter ses bas instincts le plus clair du temps qui fout les gens dans la merde de nos jours. Tromper quelqu’un parce qu’on ne contrôle pas ses pulsions sexuelles, tuer quelqu’un ou l’agresser parce qu’il nous a fait du tort, mentir pour ne pas assumer ses fautes par peur du regard des autres, etc. Se comporter “comme un animal” est rarement quelque chose qui nous apporte beaucoup de bienfaits, surtout sur le long terme.

Quelle évolution de tout ça ?

Vous n’êtes pas sans savoir que la « loi anti-fessée » est passée, le 10 juillet 2019, malgré une opposition qui n’est pas passé inaperçue de la part de la droite politique. Je ne suis pas convaincu qu’interdire la fessée ait eu un impact significatif dans le traitement général des parents pour leurs enfants. Les convaincus avaient déjà, bien avant, leur méthode. Et l’état n’a pas posté un gendarme dans chaque salon afin de veiller au grain. Mais la loi a le mérite d’avoir été fondée sur une science établie en matière de maltraitances, et cela permet d’officialiser une bonne fois pour toute que les châtiments corporels sont proscrits, quels qu’ils soient et quelle que soit l’intensité de violence qui les accompagne.

Mais maintenant, on en est où ?

En 2018 pas moins de 80 enfants ont été tués lors de maltraitances et le nombre de mineurs en danger a augmenté de 5,1% par rapport à l’année précédente, ce qui amenait le total à un peu plus de 126 000 enfants.

Malheureusement, avec la situation sanitaire, il est difficile de voir l’évolution « normale », puisque le confinement a fait augmenter la probabilité d’occurrence d’un contexte menant à une maltraitance. Nombre d’articles ont cependant été publiés sur le sujet, sur Le Monde, sur Vie Publique… Et une inquiétante augmentation des appels au 119 a été constatée dès les premières semaines de confinement en mars dernier. Tout porte à penser que la situation actuelle ne fait qu’empirer le quotidien de beaucoup d’enfants et que la fermeture des écoles a eu un impact significatif sur ces constats.

Je vous renvoie à mon article sur la conduite à tenir lorsque vous êtes témoin de maltraitances envers des mineurs, ainsi qu’à mon article sur le fonctionnement global de la Protection de l’Enfance. Ils permettront d’avoir une vue d’ensemble plus large sur ce contexte actuel concernant la situation des enfants les moins chanceux en France.

Pour aller plus loin :


Sources utilisées :

[1] Mikolajczak, M., Brianda, M., Avalosse, H., Roskam, I., Consequences of parental burnout: Its specific effect on child neglect and violence. Child Abuse Negl, 2018. 80: p. 134 – 145.

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