III. Benzodiazépines, dissociatifs.
Cette partie regroupe deux types de drogues qui ont pour effet principal de calmer le système nerveux, avec un effet anxiolytique et/ou dissociatif. Les benzodiazépines sont des médicaments principalement sur prescription, tandis que dans les dissociatifs peu de substances sont utilisées légalement en France.
Benzodiazépines.
Valium, lexomil, xanax, il existe de nombreux anxiolytiques au nom commercial toujours plus barbare que celui qui précède, mais moins que leurs noms scientifiques : diazépam, bromazépam, alprazolam… Il existe un grand nombre de ces benzodiazépines et sont pour la presque totalité accessibles à condition d’avoir une prescription ordonnée par un médecin. On se sert notamment du valium lors du sevrage lié à l’alcool.
Les benzodiazépines sont une classe de médicaments délivrés sur ordonnance (pour la quasi majorité de ceux que l’on retrouve) qui se lient aux récepteurs GABAA, ce qui entraîne des effets anxiolytiques (contre l’anxiété), hypnotiques (induisant le sommeil), anticonvulsivants et relaxants pour les muscles. Elles font partie des médicaments psychiatriques les plus couramment prescrits. Grosso modo, les benzodiazépines ont remplacé les barbituriques comme hypnotiques, sédatifs ou même anti-épileptiques.
Le récepteur GABAA est la porte qu’ouvrent tous les médicaments sédatifs et hypnotiques. Le GABA est le neurotransmetteur inhibiteur le plus omniprésent et module pratiquement tous les circuits cérébraux et tous les comportements. Des centaines de médicaments différents agissent sur les récepteurs GABA. La plupart d’entre eux ciblent le récepteur GABAA, qui est un complexe de cinq protéines formant un anneau autour d’un pore central de la membrane cellulaire qui permet aux ions chlorure de pénétrer dans la cellule. Le chlorure étant chargé négativement, lorsque le récepteur est activé par le GABA ou un médicament copié, le courant de chlorure rend la cellule plus négative que la normale. Cela réduit l’excitabilité du neurone et ralentit la communication intercellulaire.
Grisel, J. (2019). Never Enough. p. 111-112.
Les substances que l’on retrouve dans la catégorie des benzodiazépines :
Aller plus loin sur les benzodiazépines :
Papiers scientifiques :
- Prévalence de l’usage prolongé de benzodiazépines prescrites dans la population générale française en fonction de facteurs sociodémographiques et cliniques : résultats de la cohorte CONSTANCES. 2019.
- L’épidémiologie du mésusage des benzodiazépines : Une revue systématique. 2019.
- Usages et mésusages des benzodiazépines en population en France. 2018.
- Sites de liaison des benzodiazépines aux récepteurs GABA-A, 2018.
Dissociatifs.
Kétamine et phencyclidine (PCP).
Je n’ai pas pu résister à mettre cette image, mais il faut savoir que non, la kétamine n’est pas réservée aux chevaux et n’a pas été particulièrement inventée en premier lieu pour nos amis équidés. On l’utilise même chez les enfants et adolescents comme traitement de la douleur pour éviter les opiacés. De plus, il a été démontré chez les jeunes que la kétamine améliore généralement les symptômes dépressifs, diminue la suicidalité aiguë et réduit la labilité de l’humeur, bien qu’un certain nombre de sujets soient restés résistants au traitement.
L’un des principaux dommages physiques est la cystite ulcéreuse induite par la kétamine qui, bien que son étiologie ne soit pas claire, semble particulièrement associée à l’utilisation chronique et fréquente du médicament. L’utilisation fréquente et quotidienne est également associée à des troubles neurocognitifs et, plus particulièrement, à des déficits de la mémoire de travail et de la mémoire épisodique. Des études récentes suggèrent certaines anomalies neurologiques qui pourraient sous-tendre ces effets cognitifs. De nombreux utilisateurs fréquents sont préoccupés par la dépendance et déclarent avoir essayé d’arrêter d’utiliser la kétamine sans y parvenir.
Morgan, C. J., Curran, H. V., & Independent Scientific Committee on Drugs (ISCD). (2012). Ketamine use: a review. Addiction, 107(1), 27-38.
La découverte en 1983 de la propriété antagoniste des récepteurs NMDA, récepteurs visés par la kétamine et la phencyclidine, a constitué une étape clé dans la compréhension de leur pharmacologie, y compris leurs effets psychotomimétiques chez l’homme.
Les substances que l’on retrouve dans la catégorie des dissociatifs :
Aller plus loin sur les dissociatifs :
Papiers scientifiques :
- Applications de la kétamine au-delà de l’anesthésie – Revue de la littérature. 2019.
- Pharmacologie de la kétamine et de ses métabolites : Aperçu des mécanismes thérapeutiques. 2018.
- Effets secondaires associés à l’utilisation de la kétamine dans la dépression : une revue systématique. 2018. (en anglais, bientôt traduit)