Yehuda, R., Daskalakis, N. P., Bierer, L. M., Bader, H. N., Klengel, T., Holsboer, F., & Binder, E. B. (2016). Holocaust Exposure Induced Intergenerational Effects on FKBP5 Methylation. Biological Psychiatry, 80(5), 372–380. doi:10.1016/j.biopsych.2015.08.005
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Introduction.
L’exposition des parents aux traumatismes est associée à un risque accru de PTSD, de troubles de l’humeur et d’anxiété chez les descendants (1, 2). Des altérations biologiques associées au PTSD et/ou à d’autres troubles liés au stress ont également été observées chez la progéniture de survivants de traumatismes qui ne signalent pas eux-mêmes une exposition à un traumatisme ou un trouble psychiatrique (3-5). Des modèles animaux ont démontré que l’exposition au stress peut entraîner des altérations épigénétiques chez la génération suivante, et on a émis l’hypothèse que de tels mécanismes sous-tendent la vulnérabilité aux symptômes chez les descendants de survivants de traumatismes (6-9).
Conclusion.
Le principal résultat de cette étude est que les survivants de l’Holocauste et leur progéniture présentent des changements de méthylation sur le même site dans une région intronique fonctionnelle du gène FKBP5, une séquence de liaison au GR dans l’intron 7, mais dans la direction opposée. À notre connaissance, ces résultats constituent la première démonstration de la transmission des effets du stress pré-conceptionnel entraînant des modifications épigénétiques à la fois chez les parents exposés et leur progéniture chez l’homme adulte. La méthylation du site 3/site 6 n’était pas associée à l’allèle à risque FKBP5 et ne pouvait pas être attribuée à l’exposition au traumatisme de la progéniture, à sa propre psychopathologie ou à d’autres caractéristiques examinées qui pourraient affecter indépendamment la méthylation de ce gène. Pourtant, il a pu être attribué à l’exposition à l’Holocauste dans le groupe F0.