Arch Gen Psychiatry. 1995;52(3):219-229. doi:10.1001/archpsyc.1995.03950150051010
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Objectifs :
Analyser les données représentatives au niveau national sur les prévalences à vie et à 12 mois de la consommation et de la dépendance aux drogues illégales (marijuana/hashish, cocaïne/crack, héroïne, hallucinogènes), aux médicaments psychotropes prescrits à des fins non médicales (sédatifs, tranquillisants, stimulants, analgésiques) et aux inhalants ; et examiner les données sur les corrélats sociodémographiques de la consommation et de la dépendance.
Méthodes :
Les données proviennent de la National Comorbidity Survey, une interview diagnostique structurée administrée à des personnes âgées de 15 à 54 ans qui génère des diagnostics fiables selon les définitions et les critères du DSM-III-R.
Résultats :
Parmi les répondants, 51,0% ont consommé l’une des drogues susmentionnées à un moment donné de leur vie, et 15,4% l’ont fait au cours des 12 derniers mois. Ces estimations sont similaires à celles obtenues dans le cadre de l’enquête nationale sur l’abus de drogues menée auprès des ménages en 1991, où la prévalence au cours de la vie était de 45,2 % et la prévalence sur 12 mois était de 16,7 % chez les répondants âgés de 15 à 54 ans. Parmi les répondants à la National Comorbidity Survey, 7,5 % (14,7 % des usagers au cours de leur vie) étaient dépendants à un moment donné de leur vie et 1,8 % l’étaient au cours des 12 derniers mois. L’estimation de la prévalence de la dépendance au cours de la vie a été réduite à 5,3 % lorsqu’on a calculé le pourcentage de répondants dans la tranche d’âge de 28 à 54 ans qui ont déclaré un début de dépendance 10 ans plus tôt (c’est-à-dire lorsqu’ils avaient entre 18 et 44 ans). Ce chiffre est similaire à l’estimation de 5,1 % de l’Epidemiologic Catchment Area Study parmi les répondants de la tranche d’âge 18-44 ans, une comparaison qui correspond aux deux études sur l’année d’évaluation, l’âge du risque et la cohorte. Les hommes sont significativement plus susceptibles de déclarer une consommation et une dépendance au cours de leur vie et au cours des 12 derniers mois. La consommation et la dépendance étaient plus fréquentes dans les cohortes nées après la Seconde Guerre mondiale que dans celles nées avant la fin de la guerre. Les prédicteurs démographiques de l’usage au cours de la vie diffèrent des prédicteurs de la dépendance au cours de la vie chez les usagers, et ceux-ci, à leur tour, diffèrent des prédicteurs de la dépendance récente chez les personnes ayant un historique de dépendance au cours de la vie.
Conclusions :
La consommation et la dépendance aux drogues sont très répandues dans la population générale. Le fait qu’il existe des différences dans les corrélats de la première consommation, de la dépendance des consommateurs et de la persistance de la dépendance signifie que les recherches futures visant à identifier les facteurs de risque modifiables doivent être basées sur des analyses désagrégées des différentes étapes de la progression.