Qu’est-il bon de savoir sur les drogues ? – Regard approfondi sur les substances psychoactives.

II. Opiacés, cocaïne, cannabis, amphétamines.

Les autres substances sont tout de suite moins effrayantes lorsque l’on déroule les chiffres officiels venant de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies. Le tabac et l’alcool rassemblent pas moins de 116 000 décès, sans compter les nombreuses maladies à long terme comme les cancers, les addictions ayant un coût économique et social autant pour les personnes que pour la société au sens large. Voyons ce qu’il en est maintenant de tout le reste, composé essentiellement de substances illicites et de médicaments sous prescriptions.

Chiffres clés, toutes substances confondues, hors tabac et alcool, de l’OFDT.

Il est important de connaître la liste des substances classées comme stupéfiants, puisqu’elle indique les drogues que vous avez le droit ou non de consommer et posséder, et selon quelles règles particulières. C’est l’article L3421-1 du Code de Santé Publique qui définit que “l’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende.

Opiacés et opioïdes.

La morphine, d’Albert Matignon.

Cette catégorie de drogues est utilisée principalement pour contrer la douleur physique mais aussi psychologique. Cela procure un bien-être et une chaleur interne qui sont activement recherchés par une grande partie des consommateurs notamment d’héroïne, de morphine ou même de codéine.

Fumer de l’opium, par exemple, était une habitude que les immigrants chinois avaient apportée avec eux lorsqu’ils sont venus aux États-Unis pour construire les chemins de fer. Les campagnes anti-opium n’ont pris de l’ampleur que lorsque les travailleurs blancs de San Francisco ont commencé à protester contre la concurrence de la main-d’œuvre chinoise. À peine les Chinois avaient-ils terminé la construction du chemin de fer du Pacifique et avaient-ils été licenciés qu’ils étaient collectivement désignés comme le bouc émissaire d’une campagne anti-opium. Dans les États du Sud également, la mention d’une consommation problématique de cocaïne a suivi les licenciements. L’économie cotonnière du Sud des États-Unis, fondée sur le métayage, était en déclin lorsque les Blancs ont commencé à dénoncer les Nègres cocaïnomanes. La police se plaignait que ses pistolets .32 n’étaient pas assez puissants pour arrêter un Noir sous cocaïne. “Les tirs ordinaires ne le tuent pas”, comme le disait un policier du Sud.

Feiling, T. (2009). The candy machine: How cocaine took over the world. Penguin UK, p. 20.

Une question que l’on peut naturellement se poser est la suivante : quelle est la différence entre opiacés et opioïdes ? Voici deux définitions qui peuvent permettre de mieux comprendre les deux termes.

On appelle opiacé une substance dérivée de l’opium ; elle est donc d’origine naturelle, même si elle a été obtenue par hémisynthèse à partir de produits extraits de l’opium.

On distingue :

  • Parmi les molécules directement présentes dans l’opium : la morphine, la codéine, la thébaïne, la papavéraldine, la papavérine, la narcéine, la narcotine, la laudanosine…
  • Parmi les molécules obtenues par hémisynthèse à partir des précédentes : l’héroïne, l’hydromorphone, l’oxymorphone, l’hydrocodone, l’oxycodone ….

On peut définir un opioïde comme une substance qui ne répond pas à la définition d’un opiacé mais qui peut quand même se lier à un récepteur des opiacés.

Cette liaison peut entraîner soit une action tout à fait comparable à celle d’un opiacé on dit alors que l’opioïde est un agoniste entier, soit une action partiellement comparable à celle d’un opiacé, l’opioïde est alors qualifié d’agoniste partiel ou agoniste/antagoniste. Cette liaison peut aussi aboutir à bloquer le récepteur et l’empêcher d’être disponible pour un opiacé, on qualifie alors l’opioïde d’antagoniste.

  • Agonistes entiers : Méthadone, fentanyl, propoxyphène, péthidine, O-DSMT….
  • Agonistes/antagonistes : ce sont des produits pouvant être agonistes d’un type de récepteur et antagoniste d’un autre : la nalbuphine et la nalorphine sont des agonistes des récepteurs κ et antagonistes des récepteurs μ ; la buprénorphine est un agoniste partiel des récepteurs μ et antagoniste des récepteurs κ.
  • Antagonistes : la naloxone et la naltrexone sont deux antagonistes non sélectifs des récepteurs des opiacés, ils bloquent les trois types de récepteurs de la même façon. Ces substances servent notamment à stopper les overdoses d’opioïdes/opiacés.

Qu’en est-il des dégâts liés aux opiacés ?

En 2015, 373 décès par surdose ont été dénombrés dans le registre général des causes de décès (figure 2). Ce nombre a connu un pic au milieu des années 1990, puis a baissé rapidement avec la diffusion des traitements de substitution aux opioïdes. Au cours de la dernière décennie, après une hausse de 2004 à 2010, suivie de fluctuations de 2011 à 2013 (peut-être en lien avec des changements méthodologiques), le nombre de surdoses tend à se stabiliser, voire à baisser chez les 15-49 ans. En revanche, il augmente chez les 50 ans et plus.

Drogues et addictions, données essentielles, 2019, p.56, OFDT.

Chiffres clés des opioïdes, de l’OFDT.

En 2019, sur 503 décès liés à l’usage abusif de substances illicites ou de médicaments, 178 sont liés directement à la méthadone, 46 à la buprénorphine, 114 à l’héroïne. Une cinquantaine d’autres décès sont liés à la morphine, la codéine, au tramadol, au fentanyl, la pholcodine et enfin la dihydrocodéine. C’est donc environ 390 décès imputables aux opiacés/opioïdes ce qui les place comme troisième classe de substance la plus mortelle. Notons toutefois l’écart important entre les 41 000 de l’alcool et les 390, ce qui donne un ratio d’1/100.

Il est à garder en tête toutefois la difficulté d’identification systématique de ce qui se trouve dans le corps des personnes décédées. Il est difficile d’être toujours sûr à 100% de ce qui a causé la mort, que ce soit pour des raisons pharmacologique ou bien administratives liées aux certificats de décès.

Cette catégorie de drogues regroupe des substances illicites et d’autres qui sont prescrites par un médecin.

Les substances que l’on retrouve dans la catégorie des opioïdes :

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7

Ressources pour aller plus loin sur les opiacés et opioïdes :

Papiers scientifiques :

Papiers pour mieux comprendre le mécanisme biologique :

Livres :

Cocaïne.

Cette drogue mondialement connue, au moins pour la criminalité gravitant autour comme Pablo Escobar ou encore les cartels mexicains, est un des stimulants les plus consommés (le premier étant la caféine). La cocaïne est un stimulant du système nerveux central. Elle est principalement utilisée à des fins récréatives et pour ses effets euphorisants. Elle est également utilisée en médecine par les indigènes sud-américains à diverses fins et, rarement, comme anesthésique local dans d’autres pays. Elle est principalement obtenue à partir des feuilles de deux espèces de Coca originaires d’Amérique du Sud. Après extraction de la plante et transformation en chlorhydrate de cocaïne (cocaïne en poudre), la drogue est sniffée, appliquée localement dans la bouche ou dissoute et injectée dans une veine. Elle peut également être transformée en base libre (crack), dans laquelle elle peut être chauffée jusqu’à être sublimée, puis les vapeurs peuvent être inhalées. Comme les autres drogues, elle a des analogues.

Le scandale de l’Iran-Contra est une tache bien connue sur le livre d’or de Ronald Reagan. Il s’est avéré que le colonel Oliver North a vendu des armes au gouvernement iranien, censé être l’ennemi de la Maison Blanche, afin de récolter des fonds pour les Contras. Un chapitre moins connu de l’histoire, et qui jette un réel doute sur l’intégrité de la guerre des républicains contre la drogue, est que la CIA a également approuvé et soutenu le trafic de cocaïne des Contras vers les États-Unis. Des agents clés de l’État ont par la suite témoigné que les Contras prenaient livraison de chargements d’avions de vêtements militaires qui avaient été envoyés au Salvador par des Nicaraguayens vivant aux États-Unis. Pour le vol de retour vers le nord, ils chargeaient les avions vides de cocaïne.

Feiling, T. (2009). The candy machine: How cocaine took over the world. Penguin UK, p. 40.

L’implication de la cocaïne, au moins en partie, dans les décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances a augmenté au cours des dernières années, passant de 9 % à 22 % des décès entre 2013 et 2019, soit 110 décès en 2019.

Données enquête DRAMES 2019.

Ce tableau tiré de cette étude montre l’augmentation année après année de la mortalité liée à l’usage de cocaïne en France.

Dans l’étude dont est issu ce tableau, on peut lire une mise en garde méthodologique :

La principale limite de l’enquête DRAMES est qu’elle repose sur la volonté de l’expert toxicologue de signaler les cas et ne peut donc pas fournir une description exhaustive des décès liés aux drogues en France. De plus, seules les autorités judiciaires peuvent décider d’effectuer des enquêtes toxicologiques.

Eiden, C., Vincent, M., Serrand, C., Serre, A., Richard, N., Picot, M. C., … & French Addictovigilance Network (FAN). (2021). Health consequences of cocaine use in France: data from the French Addictovigilance Network. Fundamental & Clinical Pharmacology, 35(2), 455-465.

Cela paraît logique que l’occurrence d’accidents augmente puisqu’il y a de plus en plus de consommateurs de cocaïne. Cette étude fournit les premières estimations fiables des consommateurs de crack en France. Des études qualitatives récentes, menées sur le terrain en France, ont montré une visibilité et une diversité croissantes des profils des consommateurs de crack. Comme dans d’autres pays européens, la consommation de crack en France reste assez faible mais augmente régulièrement. Les résultats montrent une augmentation du nombre de consommatrices et de consommateurs économiquement plus favorisés, la diffusion du crack vers les usagers plus favorisés et de nouvelles zones géographiques. Ces groupes étant sous-représentés dans les traitements, il faudrait donner aux centres de traitement les moyens de gérer efficacement l’hétérogénéité croissante des consommateurs de crack.

Chiffres clés Cocaïne, de l’OFDT.

Le crack.

Le crack est ce que l’on obtient en faisant chauffer du chlorhydrate de cocaïne avec du bicarbonate de sodium ou de l’ammoniaque. Cela permet d’avoir un produit que l’on peut fumer et son nom vient du bruit généré lors de la réaction chimique liée à la transformation de la cocaïne.

Le chlorhydrate de cocaïne se transforme facilement en base avant d’être consommé. Les effets physiologiques et psychoactifs de la cocaïne sont similaires, qu’elle soit sous forme de chlorhydrate de cocaïne ou de crack (cocaïne base). Cependant, il existe des preuves montrant un plus grand risque d’abus, une plus grande propension à la dépendance et des conséquences plus graves lorsque la cocaïne est fumée (cocaïne base) ou injectée par voie intraveineuse (chlorhydrate de cocaïne) par rapport à l’usage intranasal (chlorhydrate de cocaïne). Les variables cruciales semblent être l’immédiateté, la durée et l’ampleur de l’effet de la cocaïne, ainsi que la fréquence et la quantité de cocaïne utilisée plutôt que la forme de la cocaïne.

Hatsukami, D. K., & Fischman, M. W. (1996). Crack cocaine and cocaine hydrochloride: Are the differences myth or reality?. Jama, 276(19), 1580-1588.

Figure tirée de Drugs de David Nutt.

Ainsi la principale différence (sur le plan pharmacologique) semble être la voie d’administration. Comme le montre David Nutt dans son livre Drugs, on observe généralement que la voie d’administration d’une drogue influence l’intensité ressentie ainsi que la durée des effets. La vitesse d’entrée et de sortie dans le système a un impact sur le risque d’addiction, les séances les plus courtes et intenses étant les plus addictives.

Ressources pour aller plus loin sur la cocaïne :

Papiers scientifiques :

Questions-Réponses :

Livres :

Cannabis.

Les effets psychoactifs du cannabis sont connus pour être de nature triphasique. Les effets psychoactifs primaires comprennent un état de relaxation et, dans une moindre mesure, une euphorie due à son principal composé psychoactif, le THC. Des effets psychoactifs secondaires, tels qu’une facilité de réflexion philosophique, d’introspection et de métacognition, ont été signalés dans des cas d’anxiété et de paranoïa. Enfin, les effets psychoactifs tertiaires de la drogue peuvent inclure une augmentation de la fréquence cardiaque et de la faim, qui serait causée par le 11-OH-THC, un métabolite psychoactif du THC produit dans le foie.

Malgré la quasi-invisibilité des toxicomanes, la presse et les politiciens continuent d’utiliser la peur populaire des drogues pour mobiliser la chasse aux sorcières contre les personnes jugées indésirables. “Les lois anti-marijuana ont été adoptées pendant la Grande Dépression, lorsqu’une énorme sécheresse dans les États du dustbowl a provoqué une migration interne vers la Californie”, m’a expliqué Eric Sterling, ancien conseiller juridique du Congrès. “La Californie avait été espagnole du XVIe siècle jusqu’aux années 1840, lorsque les États-Unis l’ont effectivement prise après la découverte d’or. Un nouveau récit a été construit, dans lequel les Californiens étaient en quelque sorte des étrangers, utilisant une drogue étrangère qui les rendait meurtriers.” Les journaux ont répété des affirmations non fondées selon lesquelles “l’herbe qui tue” conduisait les utilisateurs, en particulier les Mexicains, à commettre de terribles actes de violence, notamment contre les femmes anglo-saxonnes. Harry J. Anslinger, le premier chef du Bureau américain des stupéfiants, a déclaré que “le reefer fait croire aux Noirs qu’ils sont aussi bons que les Blancs”. Dans un contexte de faim de terre, la diabolisation des consommateurs de marijuana par la presse a servi à justifier le vol et l’emprisonnement des hispanophones dans toute la Californie. Comme l’a souligné Eric Sterling, il était jugé “préférable d’employer les bons Blancs chrétiens qui ont fui la Grande Dépression pour la Californie, qui ont besoin d’emplois”.

Feiling, T. (2009). The candy machine: How cocaine took over the world. Penguin UK, p. 29.

Le cannabis, c’est quoi exactement ? On pense d’abord à l’herbe qu’on roule, à ne pas confondre avec le chanvre, mais certains consomment ce qu’on appelle des cannabinoïdes de synthèse et c’est important de savoir la différence.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un cannabinoïde ?

À l’origine, le terme cannabinoïde désignait les phytocannabinoïdes de Cannabis sativa L. ayant une structure C21 typique et leurs produits de transformation, mais cette définition a été abandonnée au profit d’un concept plus large basé sur la pharmacologie et la chimie de synthèse. Aujourd’hui, le terme cannabinoïde peut comprendre tous les ligands du récepteur cannabinoïde et les composés apparentés, y compris les ligands endogènes des récepteurs et un grand nombre d’analogues synthétiques des cannabinoïdes.

Il existe trois types de cannabinoïdes :

  • végétaux comme le cannabis : Un total de 66 phytocannabinoïdes ont été identifiés, la plupart d’entre eux appartenant à plusieurs sous-classes ou types : cannabigérol (CBG), cannabichromène (CBC), cannabidiol (CBD), ∆9 -THC, ∆8-THC, cannabicyclol (CBL), cannabielsoin (CBE), cannabinol (CBN), cannabinodiol (CBDL) et cannabitriol (CBTL).
  • endogènes, produits par le corps : les endocannabinoïdes sont des molécules de signalisation dérivées d’acides gras à longue chaîne, jouant des rôles importants dans une grande variété de processus biologiques. Par définition, le terme d’endocannabinoïde se limite aux composés présentant une affinité significative pour les récepteurs CB1 et CB2. Ces récepteurs, dont il a été démontré qu’ils se lient à l’acide ( -)-trans- Δ-9-tétrahydrocannabinol (D9 -THC) de la plante C. sativa, ont été découverts à la fin des années 1980. A ce jour, neuf “vrais” endocannabinoïdes ont été décrits, notamment l’anandamide (N-arachidonoyléthanolamine ; AEA), dont le nom provient de “ananda”, qui signifie “l’amour”. ananda “, qui signifie ” la félicité ” en sanskrit, et le 2-arachi- donoylglycérol (2-AG).
  • les cannabinoïdes syntétiques : comme on peut facilement le deviner, ici c’est des cannabinoïdes fabriqués par l’homme dont il est question. Certains se rappellent peut-être du « Buddha Blue, ou autre K2 et Spice ». Les cannabinoïdes de synthèse ont été développés à l’origine dans les années 70 pour la recherche sur les ligands et l’exploration de leurs actions pharmacologique sur le système endocannabinoïde ainsi que pour d’éventuels traitements thérapeutiques. C’est a priori à la fin des années 2000 que les autorités sanitaires allemandes auraient découvert un usage récréatif de ces cannabinoïdes dans leur population.

Contrairement aux opioïdes, il n’y a pas de cas déclarés de décès dus à une surdose de THC, probablement parce que les cannabinoïdes n’entravent pas notre système respiratoire, ce qui entraînerait l’asphyxie. Note importante : malgré des études parfois contradictoires, un consensus émerge : plus la consommation débute tôt (avant la maturation du cerveau entre 25-30 ans), plus les dégâts seront importants : attention , problèmes psychiatriques , et tout un tas d’autres impacts sur la cognition, le fonctionnement émotionnel et l’addiction.

Et la légalité de tout ça ?

En France la loi est claire, la consommation de cannabis, la culture, la possession, c’est interdit. Dans les produits CBD la limite du taux de THC est de 0,2% (ce qui peut poser quelques soucis).

Comme le montre cet article de Wikipedia, un certain nombre de pays a décidé depuis peu de décriminaliser/dépénaliser et/ou légaliser. Et comme beaucoup d’entre nous le savons déjà, l’ancien promoteur majeur de la criminalisation de l’usage de cannabis (et d’autres drogues), j’ai nommé les Etats-Unis d’Amérique, commence a faire dans pas mal de ses États un virage à 180°. Fini dans une bonne partie de leur pays de faire passer les “negros” comme des horribles monstres dopés à la Marie-Jeanne qui les rend si féroces qu’il fallait augmenter le calibre de leurs armes. Parce que oui le gros de la politique anti drogue depuis des décennies est basée sur du racisme et permet de légitimer celui-ci, mais ce temps semble de plus en plus révolu et pour une fois on ne peut que souhaiter que la France s’aligne sur cet idéal qui nous vient une fois de plus des États-Unis.

Qu’en est-il des dégâts liés au cannabis ?

Le cannabis est impliqué dans 33 décès :
• cannabis seul : 19 décès
• cannabis prédominant : 8 décès
• cannabis co-dominant : 6 décès

Données enquête DRAMES 2019.

Chiffres clés du cannabis, de l’OFDT.

Le cannabis n’est donc pas sans danger, que ce soit au moment de la consommation (psychoses, stress intense, accident de la route), ou sur le long terme (développement altéré quand la consommation commence à un jeune âge et est régulière). Pour autant on est loin de l’image mise en avant par la propagande américaine du début de 20ème siècle jusqu’à récemment.

Les substances que l’on retrouve dans la catégorie des cannabinoïdes :

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7

Ressources pour aller plus loin sur le THC :

Papiers scientifiques :

Livres :

Questions-Réponses :

Amphétamines.

Les amphétamines représentent 6% des décès en 2019 parmi les décès liés aux substances autres que l’alcool et le tabac, soit une trentaine au total. Il est difficile de savoir s’ils parlent de la molécule de l’amphétamine ou s’ils parlent de la classe en elle-même, ce qui comprend alors la MDMA (ecstasy), la MDA, le “speed”, la méthamphétamine et bien d’autres. Cependant quand on recherche “amphétamine” et “OFDT” ils semblent tout mettre dans la même catégorie, je vais donc me risquer à faire la même chose par souci de clarté et de lisibilité.

Certains papiers scientifiques semblent catégoriser de la même manière, mais ne perdons tout de même pas de vue les particularités de chaque drogue dans chaque catégorie de drogues. Deux substances d’une même classe peuvent avoir des effets très différents, bien que pouvant être similaires de près ou de loin.

Les amphétamines substituées sont une classe de composés basés sur la structure de l’amphétamine ; elles comprennent tous les composés dérivés formés en remplaçant ou en substituant un ou plusieurs atomes d’hydrogène de la structure centrale de l’amphétamine par des substituants. Les composés de cette classe couvrent une variété de sous-classes pharmacologiques, y compris les stimulants, les empathogènes et les hallucinogènes, entre autres. Des exemples d’amphétamines substituées sont l’amphétamine elle-même, la méthamphétamine, l’éphédrine, les cathinones et pyrovalerones (que nous verrons plus tard), la phentermine, la méphentermine, le bupropion, la méthoxyphénamine, la sélégiline, l’amfépramone, la MDMA, et le DOM.

Chiffres clés de la MDMA, de l’OFDT.

L’amphétamine (dérivée de l’alpha-méthylphénéthylamine) est un puissant stimulant du système nerveux central (CNS) utilisé dans le traitement du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, de la narcolepsie et de l’obésité. Elle est également couramment utilisée comme drogue récréative. L’amphétamine est également utilisée pour améliorer les performances athlétiques et cognitives, et à des fins récréatives comme aphrodisiaque et euphorisant.

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7
Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7

Il est intéressant d’observer les structures chimiques bien qu’on ne puisse s’en contenter afin de classifier et d’expliquer le fonctionnement des classes de drogues, puisque même deux structures chimiques nous paraissant quasi identiques peuvent ne pas impliquer des effets quasi identiques.

Nous pouvons tout de même définir les effets de ces drogues, dans les grandes lignes :

  • Benzofuranes : effets empathogènes, stimulants, euphoriques, psychédéliques
  • Aminoindanes : effets entactogènes, parfois sédatifs, psychédéliques
  • Dérivés de phénidate : effets stimulants, cognition améliorée, sensation d’alerte, fatigue réduite, possible euphorie à plus fortes doses
  • Analogues de l’aminorex : effets stimulants, sympathomimétiques (liste des analogues)
  • Dérivés de phenmetrazine : effets stimulants, suppression de l’appétit
  • Thipohene : possible anti-inflammatoire, antipsychotique, anti-arythmique, anti-anxiété, antifongique, antioxydant, modulateur du récepteur d’œstrogène, antimitotique, antimicrobien, inhibiteur de kinases et anticancéreux.

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7
Sélectivité dopaminergique (DAT) vs sérotoninergique (SERT) d’une variété de stimulants. Les stimulants dont le rapport DAT/SERT est faible (< 0,1) sont susceptibles d’induire des effets entactogènes semblables à ceux de la MDMA, tandis que les substances dont le rapport DAT/SERT est élevé (> 10) sont associées à des effets psychostimulants distincts et à un potentiel d’abus élevé. Le rapport DAT/SERT est exprimé comme suit : 1/CIC50 DAT : 1/CIC50 SERT.

Ressources pour aller plus loin sur les amphétamines :

Papiers scientifiques :


A partir d’ici, nous allons naviguer sans classer par mortalité car ce serait difficile et sûrement aucunement représentatif de quoi que ce soit tant les chiffres sont bas. Nous allons donc retrouver d’autres stimulants en dehors de la nicotine, de la cocaïne et des amphétamines, ainsi que d’autres dépressants en dehors de l’alcool et des opiacés/opioïdes. Nous aborderons principalement les benzodiazépines, les psychédéliques, les cathinones, les dissociatifs…

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